La sculpture de la pluie qui ronge, polit, nettoie, casse, bouleverse, pénètre, fend, comprime, engendre le ru, le ruisseau, le torrent, produit avec la rivière la sculpture parfaite : le galet.
La peinture de la pluie qui donne vie aux couleurs, aux verts de la végétation, aux bruns de la terre, aux gris et aux noirs des troncs d'arbre, éclaircis par le soleil. La couleur argentée de la pluie, sa peau luisante, le léger raclement de ses ongles, le velours de l'herbe perlé de pluie.
La fable de la pluie qui raconte, agressive, suave, impétueuse, subtile, contenue, intarissable, vaporeuse, chuchotante, arrogante, cruelle, très douce, les chaleurs et les froids, les climats de terres lointaines.
La musique de la pluie, rythmée, espacée, interrompue, bruissante, continue, avec, en fond sonore, le bruit qu'elle fait en tombant des toits, des arbres, en ruisselant sur les carreaux, sur les fers, sur les bois, avec le "do" des flaques profondes, le "la" du pavé, le "ré" des feuilles, le "sol" des terres sablonneuses, le "mi" des fruits, le "si" des toiles d'araignées et des brins d'herbe plus haute, le "fa" sur les plumes d'ailes.
Un extrait de Respirer l'ombre de Giuseppe Penone.
7 novembre 2010
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