12 novembre 2009

Seconde peau




En ce moment dans les rues, il y a des feuilles mortes tellement imbibées d’eau de pluie, qu’elles prennent des allures marines : elles me font penser à des algues. Elles deviennent translucides et laissent voir les aspérités du sol qu’elles recouvrent comme une seconde peau.

Cette semaine, l’expression «seconde peau » me saute à la figure dès que mon regard se porte sur une de ces feuilles humides et collantes. Seconde peau, seconde peau, seconde peau : des feuilles-algues sur tous les trottoirs.

Je mâchouille cette expression, dans les rues de la ville, les yeux rivés au sol, en me disant qu’attention, elles sont glissantes ces algues quand même. Qu’une seule suffirait à me faire chuter…

Et puis, la Seconde Peau m’interroge d’un coup. Quand l’expression ainsi hachée a perdu tout son goût. C’est quoi une seconde peau ? Pour elle le mensonge, pour lui, le bonheur, pour un autre la honte. Jusqu’à quand ? Peut-on la balayer d’un coup ? Nos secondes peaux sont-elles si collantes ?

Cette semaine, tout va bien merci, j’ai évité toutes les feuilles glissantes. Et je songe très sérieusement à m’offrir ce petit horizon de poche, « horizon de mer bleue à portée de main à portée d’yeux » pour que la ville prenne des allures marines, différemment.





Si vous aussi, vous voulez de l'oxygène pour les yeux, le site de Stéphanie Radenac, c'est ici !

2 commentaires:

la marmotte a dit…

la première est belle !
ici j'ai des algues, si tu veux je t'en ramasse à la plage ?
;-)
pour l'horizon.. ça va aussi, quoique là il soit assez "bouché", je ne vois pas Ouessant...

bises iodées du bout du monde
la marmotte

Marie-Estelle a dit…

Merci la Marmotte ! Ton bout du monde iodé me fait rêver...